Tréguier, célébrations de la Saint-Yves 2021 : Monsieur saint Yves en promenade à Minihy avec l’abbé Caous et 4 confrères.

L’abbé Caous dans le cadre de la loi qui autorise la promenade par groupe de 6 a conduit M. saint Yves à Minihy comme le veut la tradition, accompagné de 4 confrères :

https://actu.fr/bretagne/treguier_22362/treguier-saint-yves-l-interdiction-bravee-au-pas-de-course_41881024.html

Et sur Aleteia : https://fr.aleteia.org/2021/05/18/a-treguier-le-pardon-de-saint-yves-a-bien-eu-lieu-en-comite-tres-restreint/

Et aussi :  https://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/treguier/malgre-l-annulation-de-la-procession-le-chef-de-saint-yves-porte-au-pas-de-course-jusqu-a-minihy-treguier-16-05-2021-12750914.php

Le préfet interdit la procession – Revue de presse: “Le Trégor”, “Le Télégramme” et “Ouest France”

Sur “Le Trégor” : https://actu.fr/bretagne/treguier_22362/treguier-saint-yves-la-prefecture-interdit-la-procession_41802675.html

Sur “Le Télégramme” : https://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/treguier/saint-yves-2021-la-procession-annulee-entre-treguier-et-minihy-12-05-2021-12749246.php

Sur “Ouest France” : https://www.ouest-france.fr/bretagne/treguier-22220/cotes-d-armor-a-treguier-la-procession-du-pardon-de-saint-yves-est-annulee-a2a79100-b30b-11eb-b3ae-6871867c9135

« La procession n’est pas annulée, moi je n’annule rien : elle est interdite par la préfecture ! » (abbé Caous)

À  quatre jours du 718ème grand pardon de saint Yves, le Saint Patron des avocats, des juristes, des prêtres et des Bretons, à l’heure où l’installation de la sonorisation du parcours s’achevait, l’abbé Guillaume Caous, curé de Tréguier, ne décolère pas. Les fidèles du Saint Patron pensaient pouvoir assister au passage de la procession le dimanche 16 mai, toute la ville a été pavoisée à cette occasion. Un arrêté préfectoral a finalement interdit la procession.

Une décision qui lui paraît incompréhensible : « Défiler le 1er mai – et je m’en réjouis pour les communistes – c’était autorisé, et loin d’être des groupes de 6. Ce genre de décision est injustifiée. D’autant que notre programme n’est pas sorti de la lune : on s’était mis d’accord avec la sous-préfecture .. Nous avions tout préparé pour ce dimanche 16 mai, jour du Grand pardon de Saint-Yves, en respectant le protocole sanitaire. La sono est en place tout le long de la procession. ».   Tout cela sous un format a minima : pas question pour le public de se joindre à la procession, constituée de délégués et porteurs de bannières par groupes de 6… espacés de 100 mètres. Elle devait mobiliser une moyenne de six porteurs de croix et bannières par paroisse et défiler selon un parcours établi entre la cathédrale à Tréguier et l’église Saint Yves à Minihy-Tréguier. Tout avait été organisé après des heures de concertation. Les fidèles étaient invités à se positionner le long de la procession mais sans intégrer le cortège.

La procession de la Saint-Yves interdite pour la deuxième fois, reste la messe du pardon à 10h en la cathédrale, concélébrée par Mgr Moutel, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier. Ne pourront y assister que les personnes autorisées, à concurrence de 300 personnes. Les autres messes et les vêpres sont également maintenues.

Voir sur le site de la paroisse : https://cpsainttugdual.catholique.fr/Procession-interdite.html

et : https://cpsainttugdual.catholique.fr/Le-Grand-pardon-de-saint-Yves-2021-ATTENTION-MAJ-06-05.html

Mgr Roncalli (futur saint Jean XXIII) à la procession de Tréguier en 1947

« On a le droit d’être catholique !  »

Reste qu’à trois jours de la réouverture des bars et des terrasses prévue le 19 mai (la Saint-Yves !), signe de l’amélioration de la situation tant vantée par le gouvernement, le curé de Tréguier pointe l’incongruité de la décision préfectorale : « En plus tout se déroule en extérieur, on est ici dans un pays où il y a peu de covid et il n’était évidemment pas question de ne pas porter le masque. C’est un manque de considération pour les personnes. On a le droit d’être catholique !  »

Dans le respect des règles sanitaires, soyons nombreux, dimanche 16 mai, à nous “promener” comme nous y autorise la loi sur les chemins entre la cathédrale de Tréguier et l’église de Minihy.

Saint Yves était un homme de paix mais prêt à résister :

Yves n’a rien d’un timoré, il est prêt à s’enflammer comme son Divin Maître au temple de Jérusalem, pour que Justice soit respectée.

Denys Jameray, citoyen de Tréguier, explique : « J’ai connu Dom Yves sur une longue période. Or, jamais je ne l’ai vu énervé contre quelqu’un ni en colère, sauf quand il entendait dire qu’on machinait quelque injustice contre son prochain. Il se fâchait alors contre celui qui cherchait injustement à intenter un mauvais procès … » (T.32)

L’affaire la plus connue est rapportée par Darien de Trégroin (T.47). Nous sommes en 1297, le roi de France Philippe le Bel veut prélever sur l’église les impôts du centième et du cinquantième contre l’avis du pape Boniface VIII. Certains à Tréguier, tel le trésorier de la cathédrale, Guillaume de Tournemine,  veulent négocier avec les collecteurs mais Yves s’y oppose :

« Une fois, en ma présence, des gens du roi de France voulaient s’emparer de force d’un cheval de l’évêque de Tréguier. Dom Yves accourut et le leur arracha. « Vous ne pouvez, leur dit-il, rien revendiquer sur le territoire libre du bienheureux Tugdual ». Sur les entrefaites, celui qui était trésorier de Tréguier se moqua de lui et l’injuria : «Coquin, coquin, lui dit-il, vous nous avez mis en péril de perdre tout ce que nous avons, et vous agissez ainsi parce que vous n’avez rien à perdre». A quoi Yves répondit avec bienveillance et bonne humeur : « Vous direz ce qui vous plaira, mais, moi, pour autant que je le pourrai, je me battrai toute ma vie pour la liberté de l’Église ».

Pierre Arnou, prêtre, vicaire de l’église de Tréguier, (T.7 ) précise :« J’ai vu dom Yves maintes fois coucher par terre tout habillé dans la sacristie de l’église de Tréguier… pour surveiller les objets sacrés et les autres biens qui appartenaient à l’église et qui s’y trouvaient. En effet des gens du roi de France, qui séjournaient alors à Tréguier, voulaient s’en emparer. Ils voulaient prélever sur les biens meubles appartenant à l’évêque, au chapitre de l’église de Tréguier, et aux autres membres du clergé de la ville et du diocèse, l’impôt du centième et du cinquantième. Dom Yves usait de tous les moyens et usait de toutes les voies pour résister à cette opération. Un jour un sergent du roi de France avait pris dans la propriété de l’évêque un cheval moreau qui valait à peu près quarante livres, et, alors qu’il le conduisait, dom Yves lui fit face dans le cimetière, prit le cheval par le mors, l’arracha des mains du sergent et le reconduisit dans la propriété de l’évêque. »

Darien de Trégroin ajoute :

« Tous se demandaient avec beaucoup d’appréhension quel malheur s’ensuivrait. Cependant pour le lendemain tout était apaisé ; et les émissaires royaux n’emportèrent rien. Le fait fut jugé comme un très grand miracle et complètement imputé à la bonté et aux mérites de dom Yves. »

La fermeté d’Yves avait porté son fruit. Le peuple des pauvres l’aimait affectueusement, prêt à mourir pour lui  : La scène est précisée par Geoffroy Hylaire, citoyen de Tréguier, témoin 215 :

« Un jour un écuyer et sergent du roi de France vint dans la cité de Tréguier pour prélever le centième et le 25ème, et il s’empara d’un cheval liard de la maison de l’évêque. Maître Yves, voyant qu’il violait la liberté de l’église de Tréguier, saisit le cheval par la bride. L’écuyer tirait le cheval par les rênes, Yves le tirait de l’autre côté, si bien que l’écuyer rompit les rênes alors qu’Yves tenait le cheval par le fer du mors. C’est alors que de la ville arrivèrent au secours de maître Yves des pauvres, des boiteux, des aveugles, des paralytiques et autres. Voyant la foule des pauvres, le sergent stupéfait abandonna le cheval à maître Yves.»

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