Défends ma cause

Défends ma cause
Me Loïc Tertrais
Editeur : Editions du Jubilé
Collection : Totus
ISBN : 978-2-86679-575-7
232 pages – Parution : 05/2018

L’avis d’Yves Avril

Ouvrage rafraichissant, offert aux avocats pour la saint Yves 2018. Il est vrai que l’auteur, revêtu de la robe, pélerinait derrière le chef de Saint Yves, au Pardon du dimanche 20 mai 2018.

D’emblée l’ouvrage frappe par l’épaisseur intellectuelle et spirituelle de la préface. Le préfacier a lui-même une expérience des prétoires acquise de façon insolite. Après l’École Nationale d’administration François Sureau est devenu maître des requêtes au Conseil d’État, puis avocat d’affaires tout en menant une carrière d’écrivain qui se manifestait dès 1988 aux prestigieuses Éditions Gallimard. Aujourd’hui avocat à la Cour de cassation et au Conseil d’Etat, François Sureau intervient souvent pour les libertés publiques et le droit des étrangers. Il est également un chroniqueur habituel du journal la Croix.

François Sureau souligne comment Loïc Tertrais, loin des ouvrages habituels proposant de réformer la justice, s’attache à promouvoir la justice dans le sens le plus exigeant. Il souligne comment il faut voir, pour le justiciable, que

l’enjeu est d’obtenir le concours d’un homme ou d’une femme plus juste

.

Loïc Tertrais montre comment on s’est souvent éloigné de l’essentiel. Chez l’avocat le souci de l’humain doit être autre. L’avocat doit agir avec son cœur. Il rappelle ici la question posée par une chronique dans une revue juridique très sérieuse il y a quelques années « Les juristes ont-ils du cœur ? ».

La technique, la spécialisation, la propension à être « avocat d’affaires » ont éloigné de la préoccupation centrale : Aujourd’hui le droit a pris le pas sur la justice, la technique sur l’art de dire ce qui est juste ou injuste (p. 53). Et l’auteur de montrer qu

il y a trois manières d’exercer son métier. Par politesse, par morale ou par amour

(p. 75).

Ode à l’avocat humain, féru de rencontres avec son client, l’ouvrage souligne qu’il faut revenir à des préoccupations centrales.

Le cœur battant de l’avocat est sa déontologie

(p. 95). Cette phrase devrait inspirer les écoles d’avocats, tant en formation initiale qu’en formation continue.

On trouvera aussi de beaux portraits de l’avocat spécialiste « un ignorant qui s’ignore » et de l’avocat surmené.

L’auteur indique avec justesse que

la qualité d’un homme réside dans la richesse et la profondeur de son ordinaire plus que dans le piquant et la surface de sa technique

.

On connait beaucoup d’élèves-avocats et de jeunes avocats. On aurait plaisir à leur offrir ce livre rafraichissant, propre à entretenir les valeurs promues par Saint Yves. On aurait souci de le recommander à des avocats confirmés, mais peut-être faudrait-il les encourager d’une prière pour la conversion des cœurs.

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