Pardon à Ste-Anne la Palud

Le dernier week end d’Août se déroule depuis des temps « immémoriaux » le grand pardon de Ste-Anne la Palud, très belle chapelle nichée derrière la plage (palud en breton), au fond de la baie de Douarnenez en Sud Finistère et dédiée à Ste-Anne, la patronne des Bretons.

Commencé le samedi soir par une veillée suivie d’une procession aux flambeaux sur la « montagne » environnante et une eucharistie , le pardon se continue le dimanche par la grand messe puis l’après midi les chapelets, l’adoration et les vêpres . Après la prière des psaumes et avant l’adoration du St-Sacrement , la grande procession se lance sur la montagne avec, en son faîte, la bénédiction de la mer et des marins (pèche, commerce, marine nationale) , et de la terre et des « paysans ».
Le lundi c’est la rencontre des « mal portants » avec le sacrement des malades et le mardi c’est le pardon des « Douarnenistes ».

Toutes ces cérémonies sont empreintes de l’âme et traditions bretonnes à travers des cantiques et prières en breton, la procession impressionnante et priante, où toutes les croix et bannières des paroisses environnantes sont portées et accompagnées de femmes, hommes et enfants en habits, avec les coiffes locales, qu’elles soient du Porzay, de Cornouaille (les glaziks), de Douarnenez (les pen-sardins), du Cap , du bassin chateaulinois, et même de Fouesnant et de Plogastel-Daoulas , car Ste-Anne la Palud rassemble bien au-delà du Porzay. Cette année il y avait plus de 500 porteurs de croix et bannières en costume de leur « pays » , et près de 10 000 fidèles… et « curieux »… pour ces 4 jours de fête.

Mais le pardon n’est pas que traditionnel et cette année la veillée a été animée par les jeunes du diocèse de Quimper-Léon, du groupe « An Hent » c’est à dire « En route, en chemin », qui, après avoir pérégriné à pied, ont interprété, dans le sérieux et l’enthousiasme de leur jeune âge, une « Vie de St Yves», le saint breton le plus honoré en Bretagne. À travers des tableaux successifs, ils ont su retracer la vie de Yves de Kermartin, depuis son jeune âge à Minihy-Tréguier, ses études à Paris et Orléans, sa charge d’official à Rennes puis prêtre à Trédrez et Louannec et faire ressortir son amour de la justice et sa vie toute tournée vers l’accueil et la disponibilité concrets avec les plus pauvres et les plus abandonnés, ceci sans s’occuper des origines ni croyances.

Ça rejoignait bien le thème du pardon : la Miséricorde. Le pardonneur, le Père Souchu, évêque auxiliaire de Rennes, a su, dans ses enseignements clairs et concrets, mettre la Miséricorde au cœur de la vie du chrétien et dans cette « année exceptionnelle du Jubilé » , insisté sur ce que cela supposait pour nous en s’appuyant sur les textes d’Évangile et ceux du Pape François .

À cette occasion, un peu comme pour la St-Yves à Tréguier, il y a des pèlerins, venant parfois de loin qui marchent vers ce lieu. Dans ma jeunesse , c’étaient des bandes de jeunes et moins jeunes qui venaient , dès le samedi soir, par les chemins côtiers, à pied à Ste-Anne la Palud.

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