Témoignage d’un intercesseur de saint Yves

Cela fait maintenant six ans que l’Oratoire Saint-Yves fonctionne. Discrètement ouvert au mois d’août 2014, sans aucune diffusion, il est porté par une douzaine d’intercesseurs laïques, deux prêtres et une Communauté religieuse du diocèse. De semaine en semaine nous avons vu les demandes d’intercessions se multiplier comme en témoignent les lumignons éclairés sur le site en signe de ces prières, seules les cent dernières apparaissent.

Beaucoup de ces demandes d’intercessions sont bouleversantes, elles sont l’expression poignante des blessures de notre monde : suites difficiles de divorces pour les enfants et les épouses ; familles déchirées ; drames des enfants séparés de leurs mamans ; difficultés dans le partage des héritages ; problèmes de voisinage ; conséquences de l’endettement aggravées par la situation de crise économique et le Covid 19; drames du chômage et difficultés des entreprises où des patrons tentent de sauver les emplois de leurs salariés ; incertitude face à l’avenir et inquiétudes des étudiants face aux examens ; difficultés à assumer la maladie et le deuil des proches ; solitude des veufs et des veuves, des épouses ou des compagnes abandonnées ; doutes sur l’éducation des enfants ; désarroi sur l’évolution de ses enfants ; difficultés psychiques et confrontations à la violence ; drames de l’emprisonnement et solitude face aux fautes qu’il faut assumer pénalement mais aussi psychologiquement… La liste pourrait encore s’allonger.

Ces intentions reçues nous plongent au cœur d’une humanité souffrante, déchirée, c’est la même qui accourait vers Jésus pour qu’Il les guérisse et les soulage ; c’est la même humanité que saint Yves rejoignait sur les chemins du Trégor ou à Kermartin et qui le suivait pour bénéficier de ses largesses mais aussi de sa tendresse.

Aujourd’hui encore l’homme blessé se tourne vers Jésus et vers son serviteur saint Yves avec foi, la « foi du charbonnier » diront certains, moqueurs, mais une foi qui rejoint le Cœur de Dieu qui en est transpercé, une foi qui peut soulever les montagnes : « Venez à Moi vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau et Moi, je vous soulagerai. »

Mais en même temps les personnes qui nous écrivent pressentent que la foi ne se vit pas seul, qu’ensemble nous pouvons crier plus fort vers Dieu, que les Saints et saint Yves en particulier peuvent porter nos intentions jusqu’au Cœur du Seigneur.
Et le Seigneur entend le cri de son peuple, entend la prière de saint Yves, j’en suis témoin, Il exauce.

Mais aussi, aujourd’hui, dans notre 21e siècle rationaliste, sceptique, relativiste et laïque, Il continue de travailler dans les cœurs par son Esprit Saint, Il rassure, apaise et console, Il nous donne saint Yves comme figure de sainteté. C’est une œuvre cachée, féconde et puissante qui sans cesse régénère notre monde.

Yves de Kermartin ne voulait négliger aucune des brebis du Seigneur, celles qui étaient affamées, blessées, il voulait les nourrir, les soigner avec attention, avec affection, en reconnaissant dans la plus défigurée l’image de son Seigneur. « Je suis le bon pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent » (Jean 10, 14). Et chacune des brebis consolées, hier comme aujourd’hui, répond à saint Yves avec la même tendresse :
« Kenavo. Ra vezo an Aotrou ganeoc’h ! Adieu. Que le Seigneur soit avec vous ! »

Pèlerins de la vie, bonne route, Quelqu’un nous attend au bord du chemin.

[/Un intercesseur de saint Yves/]

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