RETRAITE DE CARÊME DU FONDS SAINT-YVES – MÉDITATION 5/8 – 4ème dimanche de Carême « de laetare » – 7 mars 2021

LA PAROLE DE DIEU

 

Lecture du 2ème Livre des Chroniques (2 Ch 36)  :

« Les Babyloniens brûlèrent la Maison de Dieu, détruisirent le rempart de Jérusalem, incendièrent tous ses palais, et réduisirent à rien tous leurs objets précieux. Nabucodonosor déporta à Babylone ceux qui avaient échappé au massacre … au temps de la domination des Perses … le Seigneur inspira Cyrus, roi de Perse … « Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Le Seigneur, le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre … et il m’a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem, en Juda. »

Lettre de saint Paul aux Éphésiens ( Ep 2, 4-10 )  : « Frères, Dieu est riche en miséricorde; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés. Il nous a ressuscités et nous a fait siéger aux cieux, dans le Christ Jésus. Il a voulu ainsi montrer, au long des âges futurs, la richesse surabondante de sa grâce, par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus. C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.»

Évangile selon saint Jean (Jn 3, 14-21): « En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé … Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière

 

LE FIL ROUGE

 

Chers amis de saint Yves, nous essayons de vivre la tendre invitation du Père à ressaisir son Alliance, son Plan d’Amour pour l’homme, pour notre salut personnel malgré nos pauvretés et nos limites. Accueillir le plan de Dieu c’est le vivre au quotidien dans notre travail comme Jésus qui jusqu’à 30 ans a vécu l’humble condition du « fils du charpentier », du travailleur vivant de ses mains. Notre travail vécu sous le regard de Dieu peut être offert dans la prière quotidienne, malgré les difficultés, sûrs que le Plan de Dieu s’accomplira, que la Miséricorde de Dieu va se déployer, que Son Fils Jésus a sauvé le monde. Ce qu’Il attend de nous c’est la foi et la fidélité dans la prière. Foi et fidélité sont des mots qui ont la même racine. En latin classique, « fides » signifie tout à la fois la promesse faite, le respect de la parole donnée, la sincérité et la loyauté, « la qualité propre d’un être ». La fidélité consiste à garder la foi donnée à une personne, à une cause. Sans la prière prolongée et vécue au quotidien, ce sont des vertus impossibles à enraciner dans nos vies. On entend souvent : « je n’ai pas le temps de prier ». Saint Yves accaparé par sa fonction d’official, son ministère de prêtre, le service des pauvres et des malades, trouvait pourtant le temps de passer de longues heures en prière. Pour lui la prière n’était pas une activité s’ajoutant aux autres mais le cœur, l’élan et l’aliment de sa vie offerte humblement à Dieu ainsi qu’aux hommes et femmes du Trégor, ses frères et sœurs en Christ.

 

NOTRE CARÊME AVEC SAINT JOSEPH

 

Dans sa Lettre apostolique « Patris Corde » – Avec un cœur de père – le pape François dégage 7 traits de saint Joseph, le 1er est Père aimé : La grandeur de saint Joseph réside dans sa mission de père adoptif de Jésus … Saint Paul VI observe que sa paternité s’est exprimée en ayant « fait de sa vie un service, un sacrifice au mystère de l’Incarnation et à la mission rédemptrice qui y est jointe ; d’avoir usé de l’autorité légale qui lui revenait sur la sainte Famille pour lui faire un don total de soi, de sa vie, de son travail ; d’avoir converti sa vocation humaine à l’amour domestique dans  l’oblation de soi, de son cœur et de toute capacité d’amour mise au service du Messie germé dans sa maison ».

… Saint Joseph est un père qui a toujours été aimé par le peuple chrétien …. églises qui lui ont été dédiées, plusieurs Instituts religieux, Confréries et groupes ecclésiaux sont inspirés de sa spiritualité et portent son nom…  De nombreux saints et saintes ont été ses dévots passionnés, parmi lesquels Thérèse d’Avila qui l’adopta comme avocat et intercesseur, se recommandant beaucoup à lui et recevant toutes les grâces qu’elle lui demandait … Dans tout manuel de prière, on trouve des oraisons à saint Joseph … spécialement durant le mois de mars qui lui est traditionnellement dédié.

La confiance du peuple en saint Joseph est résumée dans l’expression allez trouver Joseph, elle fait référence au temps de la famine en Égypte quand les gens demandaient du pain au pharaon, et il répondait : « Allez trouver Joseph, et faites ce qu’il vous dira » (Gn 41, 55). Joseph, fils de Jacob … vendu par ses frères. En tant que descendant de David, la racine dont devait germer Jésus …  et comme époux de Marie de Nazareth, saint Joseph est la charnière qui unit l’Ancien et le Nouveau Testament.

 

LA SAINTE FAMILLE

 

Pour la vie de la Sainte Famille, c’est saint Luc qui s’est informé auprès de la Vierge Marie, qui rend compte de « la vie cachée à Nazareth. »                     

 Évangile selon saint Luc aux chapitres 2 (41-52)

« Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume. À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher. C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.

En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! »

Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? »

Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.  Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. »

Prenons le temps de méditer cette Parole, le rapport complexe de Jésus à saint Joseph, à la fois image du Père, mais en même temps la croissance spirituelle de Jésus qui le conduit à Son Père du Ciel au-delà de son père adoptif.

LA VIE DE SAINT YVES NOUS REJOINT

 

Saint Yves est présenté par les témoins comme un homme de prière :

Dame Pleysou, de Pestivien, veuve du seigneur Henri Carruel, chevalier, témoin 36, raconte : « Partout où il se trouvait il passait tout son temps à prier et à prêcher tant de jour que de nuit, à tel point que plusieurs fois il passait des nuits pratiquement sans dormir, et s’il s’endormait c’était un petit moment à l’approche du jour, de façon à pouvoir célébrer la messe convenablement. »

La modeste Panthonada, témoin 40, de la paroisse de Priziac, du diocèse de Vannes, veuve de Rivallon le Jongleur dont la famille fut accueillie à Ker Martin, servit saint Yves durant des années :  « Il passait ses nuits presque sans dormir, à l’écart, dans sa chambre, à étudier et à prier. Il ne s’endormait jamais en effet qu’accablé d’un trop lourd sommeil. Alors il disposait ses bras autour de sa poitrine, se courbait en avant comme sur une croix et restait assis la poitrine appuyée sur ses livres, et la tête légèrement inclinée il dormait. Je jure l’avoir vu plus d’une fois dans cette position.

J’ai vu et entendu dom Yves dire chaque jour ses heures à Ker Martin, et célébrer ses messes dans la chapelle qu’il possédait là, à moins que la maladie ou quel qu’autre empêchement ne rendissent ces choses-là légitimement impossibles. Dom Yves est resté douze jours enfermé dans sa chambre, et pendant sept jours il n’a ni mangé ni bu de ce qui lui a été servi par moi ou par quelques autre membre de ma famille ou par qui que ce soit d’autre à ma connaissance. Après ces sept jours-là il sortit de sa chambre à la demande pressante de l’évêque de Tréguier que la famille de dom Yves, le croyant mort, avait prié de venir ; et il apparut en si bon état, avec un si bon visage que s’il avait mangé somptueusement chaque jour de bons repas. »

La fille de Panthonada, Amicia , témoin 41, précise le récit de sa mère :  « J’ai vu dom Yves une fois se tenir enfermé sept jours et cinq jours encore dans sa chambre … Au bout de cette réclusion, ma mère et moi nous le crûmes mort, mais n’ayant pas qualité pour entrer près de lui nous nous rendîmes près du seigneur évêque. A cette nouvelle, il vint à Ker Martin avec certains chanoines. Il ne put entrer dans la chambre où se trouvait dom Yves. C’est alors que le beau-frère d’Yves parvint à la chambre et en brisa la fenêtre pour voir ce qu’il en était. Et, comme il nous le raconta par la suite, il vit dom Yves occupé à prier. « Je voudrais que tu sois malade en ce moment, lui dit-il ». Et j’ai la ferme conviction que pendant douze jours il fut soutenu par une nourriture céleste et angélique. La preuve qu’il ne prit ni pain ni boisson ni autre nourriture matérielle, c’est que peu avant qu’il n’entrât dans la chambre en question, j’y fus moi-même, et il n’y avait là ni pain ni eau ni quelque autre nourriture matérielle. Je l’y ai vu entrer : il ne portait rien avec lui et je n’ai vu personne lui servir quoi que ce fût pendant ce laps de temps, ni avoir entrée ou accès près de lui, ni lui-même quitter sa chambre. Et son visage, quand il en sortit, ne montrait aucune altération. »

 

LE FORUM DU FONDS SAINT-YVES (Participation facultative.)

RÉPONSES à intercsaintyves@gmail.com POUR MERCREDI 17 MARS à Midi (Forum publié à 20H).

1°) Comment l’Esprit Saint me rejoint-il et me touche-t-il dans cette 5ème méditation ?

2°) Est-ce que la prière est une priorité de mes journées ? Quels en sont les fruits ?

Sinon je demande à l’Esprit Saint de m’éclairer sur mes difficultés à prier ?

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