Les textes de ces 8 jours suivant Noël puis l’Épiphanie nous donnent à contempler de multiples témoins, prenons le temps de méditer ces textes :
- La Vierge Marie d’abord et sa cousine, Élisabeth, la mère de Jean-Baptiste :
« Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur. » (Luc 1) C’est le 1er témoignage rendu par Jean-Baptiste à Jésus, beaucoup d’autres ont suivi. « Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. » (Jn 1)
Vitrail de La Sainte Famille, église Saint-Maudez, Hengoat
- Saint Joseph : «Joseph monta de Galilée … jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie … Or … le temps où elle devait enfanter fut accompli. Elle mit au monde son fils premier-né ; l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. »
- Les bergers, à l’époque c’est une profession marginale et méprisée, or ils sont les premiers témoins extérieurs de la Bonne Nouvelle de la naissance de Jésus : « Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple: Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime » … Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé. » (Luc 2)
- Les mages : « Des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient, nous sommes venus nous prosterner devant lui. » Apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui … Hérode convoqua les mages en secret … les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui » … Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. » (Mt 2)
- La vieillard Syméon et Anne la prophétesse :
« Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur … Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu … » (Luc 2)
« Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage, demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant
à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. » Voilà deux belles figures de vieillards à méditer, elles nous rappellent le témoignage que les grands-parents sont appelés à donner aujourd’hui.
Dans notre monde contemporain, bruyant et agité, le témoin de Jésus n’est qu’une voix, mais on peut l’entendre comme une voix dans le désert qui répète : « Consolez, consolez mon peuple. Préparez Ma route. »
Saint Yves, témoin et défenseur de l’Église, « corps du Christ », face aux autorités politiques.
Darien de Trégroin (témoin 47), recteur, raconte : « Une fois, en ma présence, des gens du roi de France voulaient s’emparer de force d’un cheval de l’évêque de Tréguier. Dom Yves accourut et le leur arracha. «Vous ne pouvez, leur dit-il, rien revendiquer sur le territoire libre du bienheureux Tudual». Sur les entrefaites, celui qui était trésorier de Tréguier se moqua de lui et l’injuria : «Coquin, coquin, lui dit-il, vous nous avez mis en péril de perdre tout ce que nous avons, et vous agissez ainsi parce que vous n’avez rien à perdre». A quoi Yves répondit avec bienveillance et bonne humeur : «Vous direz ce qui vous plaira, mais, moi, pour autant que je le pourrai, je me battrai toute ma vie pour la liberté de l’Église». Tous se demandaient avec beaucoup d’appréhension quel malheur s’ensuivrait. Cependant pour le lendemain tout était apaisé ; et les émissaires royaux n’emportèrent rien. Le fait fut jugé comme un très grand miracle et complètement imputé à la bonté et aux mérites de dom Yves. »