Nous prions pour Mathieu Corson, Mathieu Colin et Paul-Hervé Moy, ordonnés diacres en vue du sacerdoce pour le diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier ce dimanche 26 septembre.
Voir :
https://cpsainttugdual.catholique.fr/Ordinations-diaconales-dans-le-diocese-de-Saint-Brieuc-et.html
Ils ont tous les trois fait leur formation au séminaire Saint-Yves de Rennes. Mathieu Corson et Mathieu Colin nous ont dit plusieurs fois leur attachement à saint Yves. Prions saint Yves de les faire entrer dans la grâce de service propre au diaconat et que saint Yves a vécu d’une façon très marquée. Son rapport aux pauvres, aux malades, aux petits est un rapport de service profondément marqué par son sens de la dignité de chacun.
Deux exemples suffiront :
Jacquet, fils Rivoallon le jongleur, le témoin 43, de la paroisse Saint Pierre de Louannec, qui a longtemps servi Yves, raconte comment il prend un soin particulier des pauvres :
« Il lui arrivait fréquemment en ma présence de faire cuire une fournée de pain, et de ses propres mains il partageait en morceaux, ce pain aux pauvres, retenant avec lui les plus dédaignés et les plus faibles, auxquels personnellement il servait le pain et l’eau et le potage qu’il avait, et même il offrait l’eau pour laver les mains des pauvres avant le repas, et il mangeait avec eux, près d’eux et comme eux. Je voyais souvent cela et je l’aidais aussi personnellement dans cette tâche.
J’ai vu dom Yves acheter et faire acheter de l’étoffe pour habiller les pauvres : c’était moi qui, sur sa demande, en confectionnais des vêtements qu’il distribuait aux pauvres en ma présence. L’étoffe, il l’achetait à La Roche-Derrien et à Lannion ; la distribution des habits se faisait dans la paroisse de Louannec et dans beaucoup d’autres lieux. »
Le frère Pierre, religieux, abbé du monastère de Bégard, de l’ordre de Cîteaux, témoin 19, donne un exemple magnifique du soin attentionné de Yves pour les pauvres :
« Dom Yves était d’une grande bonté envers les pauvres. J’en ai vu plus d’une fois à Ker Martin, que dom Yves servait de ses propres mains, et il leur distribuait du pain, du blé et ce qu’il avait d’autre… Dom Yves était venu un jour faire visite à des pauvres, des pèlerins, dans cette maison faite pour eux, et je m’y trouvais. Et il y avait là un pauvre qui allait, disait-il, à St Jacques ou aux Sept Saints de Bretagne –ce que nous appelons aujourd’hui le Tro Breiz – , je ne me rappelle plus bien. «Tu as donc de bons souliers, lui dit dom Yves». – «Bien vrai, lui dit le pauvre, s’ils étaient graissés». Dom Yves fit apporter de la graisse, et le pauvre voulut les graisser, mais, sous mes yeux, dom Yves les graissa de ses mains. »
Yves est enraciné dans le réel, incarné dans la pâte humaine, attentif à chacun, aux bûcherons, aux meuniers, aux laboureurs et moissonneurs, prêt à venir en aide à des charpentiers découragés ou aux pèlerins de passage en route vers les Sept Saints. Yves est un saint à genoux devant l’homme, un pont vers Dieu. Il est l’expression de la Miséricorde de Dieu qui traverse les âges à travers tant de figures : Vincent de Paul, Maximilien Kolbe, Mère Térésa…
« car tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime » (Isaïe 43).