Confrérie des témoins de saint Yves : récollection Avent 2020 (1/5) 1ère semaine de l’Avent : A comme « Attente »

Dimanche 29 novembre : 1er dimanche de l’Avent :    A comme Attente

 « Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? … Reviens, à cause de tes serviteurs, des tribus de ton héritage. Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face. Voici que tu es descendu : les montagnes furent ébranlées devant ta face. Jamais on n’a entendu, jamais on n’a ouï dire, nul œil n’a jamais vu un autre dieu que toi agir ainsi pour celui qui l’attend. Tu viens rencontrer celui qui pratique avec joie la justice, qui se souvient de toi en suivant tes chemins … Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père. Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main. »  (Is 63-64)

« Ainsi, aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur. »  (1 Co 1)

« Jésus disait à ses disciples : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail et demandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! » (Mc 13)

Pendant la semaine qui vient, gardons au cœur le mot : « ATTENTE ». Laissons l’Esprit Saint le méditer en nous, re-méditons les textes de ce 1er dimanche de l’Avent à la lumière du mot « ATTENTE », nous découvrirons ce qui les unit. Attendre vient du verbe latin  » attendere  » ,  » être attentif  » ; il est selon le Larousse un synonyme de  » espérer « , « veiller »  ; attendre en espagnol se dit  » esperar  » , l’espérance est fille d’« ATTENTE ».

Lorsqu’elle était petite enfant, la Vierge Marie attendait au cœur de son peuple Israël, avec son peuple –   [ un petit peuple, ballotté par l’histoire, qui a survécu à toutes les confrontations avec les Empires voisins en gardant toujours la certitude d’être l’instrument d’un dessein divin, le « peuple de Dieu » ] – la venue du Messie promise au roi David ( vitrail de l’église de Lézardrieux), annoncée non seulement par un seul prophète mais par une longue série de prophéties. Marie avant d’accueillir Jésus en son sein, a, par toute son éducation et sa foi, accueilli la Parole de Dieu.

Les prophéties annonçant la venue du Messie sont très nombreuses et elles définissent d’une manière surprenante le portrait de l’Attendu, de sa naissance, de sa vie, de sa mort, de sa mission et de son destin, tel qu’il a été reconnu ceux qui ont suivi Jésus.  Le Catéchisme de l’Église Catholique explique au  N° 522 :  « la venue du Fils de Dieu sur la terre est un événement si immense que Dieu a voulu le préparer pendant des siècles.  Rites et sacrifices, figures et symboles de la Première Alliance ( cf He 9, 15), Il fait tout converger vers le Christ ; Il l’annonce par la bouche des prophètes qui se succèdent en Israël. Il éveille par ailleurs dans le cœur des païens l’obscure attente de cette venue. »

Vittorio Messori est un auteur catholique de renommée internationale. Diplômé d’un doctorat sciences politiques, il est issu d’une famille agnostique et anticléricale et s’est converti au catholicisme à 23 ans. Écrivain et journaliste italien, il est l’auteur de nombreux livres au succès mondial notamment avec le pape Jean-Paul II, le dernier grand livre entretien du pape : « Entrez dans l’espérance » et son fameux « Hypothèses sur Jésus » où il étudie en détail toutes les prophéties sur Jésus.

https://fr.aleteia.org/2017/09/04/conversion-fulgurante-vittorio-messori-lanticlerical-rationnel-convaincu-par-une-force-irresistible/

Plus de détails sur :

https://questions.aleteia.org/articles/21/pourquoi-une-attente-speciale-du-messie-au-temps-de-la-vierge-marie/

Au temps de la Vierge Marie, beaucoup cherchaient dans l’Écriture, scrutaient l’Écriture, à la recherche du temps du Messie. L’Évangile nous donne à contempler quelques-unes de ces figures de l’« ATTENTE », méditons sur trois d’entre elles :

  • SYMÉON : « Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant :« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » (Lc 2 25-32)

Un chant : https://youtu.be/lEhcmCCDyXc

  • La prophétesse ANNE : «Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage, demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. » (Lc 2 36-38)
  • NATHANAËL ou BARTHÉLÉMY : « Nathanaël demande à Jésus  : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! » Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. » (Jn 1 48-50)

Demeurer sous le figuier, sous l’arbre de la connaissance, c’était, dans le langage imagé des rabbins, consacrer sa vie à scruter les Écritures et veiller dans la prière …

 

Saint Yves durant toute sa vie a été un chercheur de Dieu, en particulier dans les Écritures.

Hamon Toulefflam (TÉMOIN 20), de la paroisse de Plestin, diocèse de Tréguier, ermite de bonne réputation, âgé de 60 ans rapporte qu’Yves « lisait la vie des saints et chaque jour il trouvait un exemple de bien et de perfection dans la vie de tel ou tel saint, il décidait de l’imiter pour autant qu’il le pouvait. C’est ainsi qu’il imitait saint Martin dans sa libéralité envers les pauvres, et le bienheureux Augustin dans sa charité et sa perfection. » Il a lu le récit de la conversion de saint Augustin à la lecture de la Parole de Dieu.

Frère Guidomar Maurel (TÉMOIN 29) de l’ordre des Frères Mineurs, l’ami franciscain d’Yves du couvent de Guingamp rapporte : « J’ai bien connu dom Yves pendant trente ans et plus… À Ker Martin, j’ai demandé en secret à dom Yves de me dire ce qui l’avait conduit à vivre comme cela, d’une façon rigoureuse et sainte. Il eut beaucoup de mal à me répondre : « J’étais l’official de l’Archidiacre de Rennes, et j’entendais commenter le Quatrième Livre des Sentences et parler sur la Bible dans la maison des Frères Mineurs. Les divines paroles que j’entendais m’ont amené à mépriser le monde et à rechercher les choses du ciel. La raison et la sensualité se livraient souvent en moi-même un grand combat. Et je suis resté ainsi à combattre pendant huit années ; c’est la neuvième année que ma raison a gagné sur ma sensualité ; et je me suis mis à prêcher dans mes bons habits. Mais la dixième année je me suis réglé sur la parfaite raison ; j’ai, pour l’amour de Dieu, donné mes bons habits ; et j’ai pris des habits, cotte avec manches longues et amples sans boutons, et surcot, assez longs et tout à fait convenables, d’une grossière étoffe blanche appelée burell, pour ramener les brebis du Seigneur à l’amour du Christ ».

Toute sa vie ; saint Yves malgré la fatigue de ses journées si remplies, a pris le temps de scruter les Écritures, de veiller pour étudier la Bible et s’en nourrir.

Yves Menguy (TÉMOIN 35) de la paroisse de Louannec, rapporte : « dans son presbytère de Louannec… j’en ai la ferme conviction. Il ne dormait pas du tout, à moins d’être épuisé du labeur de l’étude ou de la fatigue de la route, ou las de ses oraisons prolongées ; et alors il dormait à genoux, à moins que dans son sommeil il ne prît une autre position, et il gardait presque toujours dans sa main ou sur sa poitrine une Bible ou un bréviaire. »

Geoffroy de Saint Léan (TÉMOIN 5), recteur de l’église de La Roche-Derrien, décrit une journée d’Yves :

  1.  Chaque jour de bon matin dans sa chapelle personnelle de Ker Martin il célébrait la messe, et fréquemment il pleurait très amèrement avant la consécration.  
  2. ‚ Après la messe il nous faisait une lecture de la Bible.
  3. ƒ  Puis il faisait aux pauvres qui se présentaient alors des aumônes de pain et de ce qu’il avait.
  4. „ Après quoi il prêchait la parole de Dieu jusqu’aux environs de midi.
  5. … A midi il prenait la nourriture que j’ai dite en compagnie des pauvres qui étaient là, de Geoffroy de l’Abbaye et de moi-même.
  6. † Le repas fini, il regagnait sa chambre pour étudier et pour prier, et s’y tenait jusqu’à Vêpres.
  7. ‡ Il quittait ensuite sa chambre et récitait ses heures avec Geoffroy et moi-même
  8. ˆ Et quand c’était fini, il n’arrêtait pas de nous donner de saints avis jusqu’à la nuit tombée.
  9. ‰ Il s’étendait la nuit, tout habillé et chaussé comme les Cisterciens de bottes à courroies sans bas, sur une claie, ou parfois sur le sol avec sous lui un peu de paille ; sous sa tête il posait une pierre ou un livre en guise d’oreiller, et il n’était couvert que d’une courte-pointe grossière et noire. C’est ainsi que je l’ai vu plusieurs fois, et d’ailleurs il me l’a reproché.

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